Parler pointu

Avec beaucoup d’humour et une énergie folle, Benjamin Tholozan nous raconte l’abandon progressif des parlers régionaux et des accents et ce que cette perte revêt d’intime et de politique. Une galerie de portraits pittoresques pour un spectacle éclairant et réjouissant.

Benjamin Tholozan, aujourd’hui parisien, a grandi dans un village du midi, berceau d’Alphonse Daudet. Toute sa famille y vit encore, et ils parlent tous “avé l’accent”. Sauf lui. Il a changé d’accent. Il “parle pointu”, c’est-à-dire avec l’accent du pouvoir…
Dans cette épopée historique et familiale, le fabuleux comédien incarne avec fougue, joie et précision les figures hautes en couleurs de sa famille ainsi que les personnages qui ont fait du “beau-parler” tourangeau, le français de référence encore aujourd’hui. Un spectacle dont la saveur comique égale l’intelligence.

Tout tient encore debout

Après avoir abordé le harcèlement dans Les Écoeurchées (2019) et le complotisme dans La Nuit qui vient (2022), l’Anima Compagnie revient aux 3 Chênes avec une nouvelle création qui interroge notre société et notre rapport à l’image et au corps.

On suit le parcours de Lou, 15 ans, une jeune fille pétillante qui croque la vie comme elle croque dans un gâteau. Sa vie bascule à la suite de remarques sur son physique et son appétit débordant… “Tout tient encore debout” aborde un sujet qui touche de près l’adolescence : les troubles du comportement alimentaire, le rapport à l’image et les normes de beauté. Portée par une mise en scène audacieuse et une scénographie inventive, cette création traite le sujet avec une approche sensible. La dérision et l’absurde ne sont pas loin pour reprendre de la distance face à des parcours de vie souvent difficiles. Et propose une résolution : s’émanciper du piège de l’apparence, retrouver une véritable connexion à soi et à son corps.

Larzac !

Larzac ! raconte comment des habitants du plateau du Larzac se sont réunis pour créer un outil de gestion collective des terres agricoles. Un spectacle à l’esprit vif et joyeux qui nous embarque dans cette aventure paysanne et sociale passionnante.

On ne parle pas ici de la célèbre lutte des années 70 mais de ce qui se passe aujourd’hui dans le Larzac : la vie de ses habitants et celle de l’outil de gestion collective des terres agricoles auquel ils participent.
Philippe Durand est allé à la rencontre des Larzaciens, paysans ou non et s’est nourri de leurs paroles brutes. Attaché à donner corps à ces témoignages, avec toute la vie qui les anime, il en a construit un récit vif et intelligent.
Au plus proche des spectateurs, il relate cette aventure sociale réussie, qui questionne notre rapport à la propriété et à la démocratie, qui devrait faire modèle, mais ne fait pas grand bruit. Ce spectacle en porte la voix.